6 mai 2024
La notion de salariat déguisé a pris de plus en plus d’importance avec l’essor de l’auto-entreprenariat et des plateformes de services numériques. Qu’est-ce que c’est exactement ? Où sont les limites ? A quoi le chef d’entreprise doit-il faire attention ?
Le salariat déguisé est le fait qu’un travailleur officiellement indépendant travaille en réalité dans des conditions typiques d’un salarié.
Le salarié est normalement subordonné à son employeur, bénéficie d’une rémunération fixe ainsi que de protections sociales, telles que les congés payés et la couverture sociale.
À l’inverse, le travailleur indépendant gère librement son activité, ses clients, et ses tarifs, sans bénéficier de la sécurité sociale offerte aux salariés.
La pratique du salariat déguisé est souvent adoptée par des entreprises cherchant à éviter les charges sociales inhérentes à un contrat de travail classique. Cela permet à l’entreprise de réduire significativement ses coûts mais prive le travailleur des avantages sociaux et de la protection juridique réservés aux salariés.
Récemment, la cour d’appel de Paris a statué sur un cas de salariat déguisé impliquant une consultante comptable travaillant pour un cabinet sous statut d’auto-entrepreneur. La cour a identifié plusieurs indices de subordination :
La cour a conclu que malgré le statut d’indépendant de la consultante, les conditions de son travail correspondaient à celles d’un salariat, entraînant la requalification de son contrat en CDI.
Les employeurs qui se livrent à du salariat déguisé risquent des sanctions sévères, incluant :
Ces risques mettent en évidence la nécessité pour les employeurs de revoir leurs pratiques contractuelles et d’assurer une distinction claire entre les salariés et les travailleurs indépendants.
Il est primordial pour les entreprises d’évaluer régulièrement les contrats et les conditions de travail des freelancers pour éviter les accusations de salariat déguisé. Attention à ce qu’une relation contractuelle ne soit pas requalifiée en contrat de travail.