17 décembre 2024
Avant 2025, la déclaration de performance extra-financière (DPEF) était une obligation légale pour certaines entreprises afin de rendre compte des impacts sociaux, environnementaux et sociétaux de leurs activités. Avec l’entrée en vigueur de la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) en janvier 2024, cette obligation évolue et se transforme en rapport de durabilité.
Dès 2025, la DPEF a été totalement remplacée par ce nouveau cadre de reporting extra-financier.
Jusqu’en 2024, les entreprises concernées par la DPEF devaient détailler les risques liés à leur activité, les politiques mises en place pour les atténuer et les résultats obtenus. Ce document faisait partie intégrante du rapport de gestion et devait être publié sur le site internet de l’entreprise. Désormais, avec la CSRD, l’obligation de reporting s’étend progressivement à un plus grand nombre de structures et s’appuie sur des normes plus précises : les European Sustainability Reporting Standards (ESRS).
Les dates clés de la transition :
La DPEF exigeait que les entreprises détaillent leurs performances extra-financières sous quatre axes majeurs :
Le rapport de durabilité, qui remplace la DPEF, reprend ces exigences mais impose des standards plus stricts avec une vérification obligatoire par un organisme tiers indépendant. Il repose notamment sur les ESRS, qui fixent des indicateurs standardisés pour toutes les entreprises concernées.
L’objectif affiché par l’Union européenne est de renforcer la transparence des entreprises sur leur impact environnemental et social, et de lutter contre le greenwashing. Avec la DPEF, les entreprises avaient une marge de manœuvre importante sur les indicateurs à communiquer, tandis que la CSRD impose une méthodologie beaucoup plus rigoureuse.
Ce renforcement du cadre réglementaire vise également à uniformiser les pratiques de reporting à l’échelle européenne, en s’alignant sur des standards internationaux comme la Global Reporting Initiative (GRI) ou la Taskforce on Climate-related Financial Disclosures (TCFD).
Les seuils d’éligibilité ont été revus à la hausse, et de nombreuses entreprises qui n’étaient pas soumises à la DPEF devront désormais se conformer au rapport de durabilité. À partir de janvier 2025, ont du publier un rapport extra-financier :
En 2026 et 2027, l’obligation s’élargira progressivement aux PME et aux entreprises internationales réalisant une activité substantielle en Europe.
Pour anticiper cette transition et éviter les sanctions, les entreprises concernées doivent dès maintenant :
Si la DPEF laissait une certaine souplesse aux entreprises dans leur manière de présenter leurs performances extra-financières, la CSRD impose une standardisation qui permettra aux parties prenantes (investisseurs, clients, ONG, pouvoirs publics) de comparer plus facilement les engagements des entreprises.
Cette évolution est perçue par certains comme une contrainte administrative supplémentaire, avec des coûts liés à la mise en conformité et au recours à un organisme tiers indépendant. Cependant, elle offre également une opportunité pour les entreprises qui sauront tirer parti de ce cadre structuré pour renforcer leur crédibilité et leur attractivité auprès des investisseurs et des consommateurs.
Avec la disparition de la DPEF et la montée en puissance du rapport de durabilité sous l’égide de la CSRD, les entreprises doivent adapter leur stratégie de reporting extra-financier. Cette évolution marque une volonté forte de l’Union européenne d’encadrer davantage la communication des entreprises sur leurs impacts environnementaux et sociaux.
Si cette nouvelle réglementation impose des exigences supplémentaires, elle constitue aussi une opportunité pour les entreprises capables de démontrer leur engagement en matière de durabilité. À terme, la transparence extra-financière deviendra un véritable levier de différenciation sur le marché, tant pour séduire les investisseurs que pour répondre aux attentes des consommateurs et des salariés.