4 juin 2024
Le contrat de sécurisation professionnelle ou CSP encadre une notion juridique spécifique dont un chef d’entreprise se doit de connaître les détails quand il pense l’utiliser.
Voici ce qu’il faut savoir à ce sujet.
Vous êtes tenu de proposer le CSP à vos salariés dans les cas suivants :
Le CSP s’adresse aux salariés en contrat de travail à durée indéterminée (CDI) de droit privé, visés par une procédure de licenciement pour motif économique. Pour en bénéficier, ils doivent remplir les conditions suivantes :
Si votre entreprise compte au moins 1000 salariés, vous devez proposer le congé de reclassement, prévu aux articles L. 1233-71 et suivants du Code du travail. Ce congé vise également à favoriser le retour à un emploi durable, avec des actions de formation et un accompagnement à la recherche d’emploi, et dure 12 mois maximum. Contrairement au CSP, le salarié reste sous contrat de travail avec l’entreprise pendant la durée du congé, qui est pris en charge financièrement et mis en œuvre par l’employeur.
Oui, les dispositions relatives au licenciement pour motif économique s’appliquent à toute rupture de contrat de travail résultant d’un motif économique (article L.1233-3 du Code du travail). Vous devez donc proposer le CSP même en cas de départ négocié ou volontaire pour motif économique.
Non, cependant, les ruptures conventionnelles individuelles et les ruptures dans le cadre d’un accord collectif (rupture conventionnelle collective ou gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) ne permettent pas de bénéficier du CSP.
Vous devez proposer le CSP :
Vous devez fournir à chaque salarié, contre récépissé, les documents suivants :
Ces documents sont disponibles sur votre espace employeur sur le site de France Travail. Vous pouvez également appeler le 3995 pour recevoir le Kit CSP.
À partir du lendemain de la remise des documents, le salarié dispose de 21 jours pour accepter ou refuser le CSP. Pendant ce délai, il peut demander un entretien d’information auprès de France Travail.
Le délai commence au lendemain de la remise des documents et ne peut pas être réduit, même si le salarié répond avant la fin des 21 jours. Le délai peut être prolongé si :
Si la lettre de licenciement est envoyée pendant le délai de réflexion, elle doit rappeler la date d’expiration du délai de 21 jours et préciser qu’en cas de refus du CSP, cette lettre constituera la notification du licenciement.
Vous devez envoyer à France Travail :
Pour connaître l’adresse d’envoi des dossiers CSP dans votre région, contactez votre agence France Travail ou appelez le 3995.
Si vous ne proposez pas le CSP, France Travail le proposera à votre place. Dans ce cas, vous serez redevable d’une contribution équivalente à :
Les informations sur le CSP et un comparatif avec l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) sont disponibles sur le site de France Travail, rubrique « Vous êtes licencié pour motif économique ». Ces éléments aident le salarié à prendre sa décision.
En cas d’acceptation du CSP par un salarié, la contribution est la suivante :
En plus de la contribution à France Travail, vous devez verser :
L’ancienneté est évaluée au moment de la notification de la rupture du contrat de travail. Si la lettre de licenciement est présentée avant la fin du délai de réflexion, cette date est retenue pour évaluer l’ancienneté. Sinon, c’est la date du dernier jour du délai de réflexion.
Indiquez le montant du préavis, charges patronales et salariales incluses, et les contributions sociales sur l’attestation employeur.
A noter qu’il est possible de proposer un contrat de travail à un salarié après son adhésion au CSP. La loi ne l’interdit pas.