10 septembre 2024
Le licenciement pour faute est une mesure disciplinaire grave qu’un employeur peut prendre à l’encontre d’un salarié ayant manqué à ses obligations contractuelles. Cette décision repose sur une faute personnelle du salarié, pouvant aller de la faute simple à la faute lourde, avec des conséquences variables sur ses droits.
La faute simple représente le degré le moins sévère des fautes pouvant justifier un licenciement. Elle se caractérise par deux éléments :
Les fautes simples incluent souvent des erreurs ou négligences, telles que des retards répétés ou des maladresses professionnelles. Ce type de faute donne lieu à des sanctions disciplinaires, comme un avertissement, une mise à pied conservatoire ou un blâme. Toutefois, bien que le contrat puisse être maintenu, ces fautes peuvent justifier un licenciement pour cause réelle et sérieuse.
Une faute grave survient lorsque le comportement du salarié rend son maintien dans l’entreprise impossible. Contrairement à une faute simple, la faute grave impose un départ immédiat sans préavis ni indemnisation de celui-ci. Parmi les situations courantes, on retrouve :
Un point intéressant est que les infractions commises hors des heures de travail avec un véhicule de fonction ne constituent pas nécessairement une faute (Cass. Soc. 4 octobre 2023, n°21-25421).
La faute lourde implique une intention manifeste de nuire à l’employeur ou à l’entreprise. Cette gravissime violation des obligations contractuelles exclut tout préavis, mais l’employeur doit toujours respecter une procédure stricte. Quelques exemples incluent :
Dans tous les cas de licenciement pour faute, même les plus graves, le salarié reste éligible à l’allocation de retour à l’emploi (ARE), car il est considéré comme privé involontairement d’emploi.
L’employeur doit respecter une procédure rigoureuse, quelle que soit la gravité de la faute :
La gravité de la faute influe directement sur les indemnisations :
Un salarié peut contester un licenciement quand il considère que la faute n’est pas avérée (on parle alors d’absence de cause réelle et sérieuse) ou si la procédure présente des irrégularités. Dans ce cas, il a 12 mois pour saisir le conseil de prud’hommes. Si le licenciement est jugé comme nul, il peut être annulé, et le salarié peut demander réintégration ou indemnisation. S’il est jugé comme absence de cause réelle et sérieuse, le salarié peut bénéficier d’indemnités.