6 août 2024
Accueillir un élève de seconde générale et technologique en stage d’observation représente une opportunité précieuse pour les entreprises, associations et administrations. Du 16 au 27 juin 2025, environ 560 000 lycéens effectueront cette expérience immersive. Ce dispositif permet aux structures d’accueil et notamment aux entreprises de faire découvrir leurs métiers, de renforcer leur attractivité et d’encourager les vocations chez les jeunes.
Accueillir un stagiaire de seconde, c’est en théorie « investir dans l’avenir en valorisant son secteur d’activité et en favorisant l’égalité des chances ». L’idée de ce stage est que les entreprises, associations et administrations contribuent activement à la construction du projet professionnel des jeunes mais la théorie est rarement la pratique ..
Comment gérer l’accueil d’un stagiaire ? Que faut-il préparer ? A quoi faut-il s’attendre ? Peut-on en tirer profit ?
Pour faciliter la mise en relation avec les élèves, il est recommandé d’utiliser la plateforme 1jeune1solution.gouv.fr. Voici les étapes :
Cette démarche rapide assure une visibilité accrue auprès des élèves et de leurs familles. Les candidatures et la signature de la convention se font également sur cette plateforme.
Lors de la première année d’existence du stage de Seconde, de nombreux lycéens n’ont pas trouvé de stage et la plate-forme recensait peu de stages. Les principaux pourvoyeurs potentiels de stages intéressants, à savoir les TPE PME, n’étaient pas présentes sur cette plate-forme.
Les problèmes de transport font qu’en réalité, les lycéens et les entreprises se retrouvent souvent par bouche à oreille, dans un cadre géographique de voisinage.
Ce stage vise à élargir la connaissance des élèves sur les secteurs professionnels et à lutter contre l’autocensure en matière d’orientation. Inscrit dans le projet d’établissement, il permet aux élèves d’approfondir leurs choix d’orientation tout en acquérant une culture économique et professionnelle.
Le cadre légal impose la signature d’une convention individuelle entre l’établissement scolaire et la structure d’accueil. Ce document précise les activités prévues, les compétences visées et les modalités d’évaluation. La convention peut être dématérialisée via la plateforme ou établie sur papier.
Le stage peut s’étendre sur 2 semaines dans la même structure ou se diviser en 2 périodes d’une semaine dans des organisations distinctes. Il est à noter d’ailleurs que la tendance est pour les entreprises de proposer des stages d’UNE SEULE SEMAINE, même dans les entreprises de taille importante.
Il est également possible d’accueillir les élèves en groupe. Les activités proposées doivent être adaptées aux centres d’intérêt des jeunes et inclure des tâches telles que :
Ces expériences doivent permettre aux élèves d’appréhender les codes professionnels et d’acquérir des compétences comportementales, sous réserve d’assurer leur sécurité physique et morale.
Tout ceci est bien mais en pratique, les TPE et PME n’ont pas un service RH et des capacités logistiques pour garantir un bon suivi de leur stagiaire. Elles ont la tête dans le guidon, comme on dit, et les employés sont très occupés. Gérer un jeune lycéen de cet âge avec les nécessités du cadre du stage est concrètement souvent, pour ces entreprises, une perte de temps et d’argent.
A noter que le stagiaire de Seconde n’est pas rémunéré. Il n’y a ni gratification, ni indemnité versée par l’ employeur à son stagiaire.
Un tuteur est désigné pour encadrer l’élève et organiser sa progression. La structure d’accueil doit garantir sa responsabilité civile, soit en adaptant son assurance existante, soit en souscrivant une couverture spécifique. L’élève, de son côté, doit présenter une attestation d’assurance responsabilité civile. Là aussi, c’est ingérable pour la majorité des TPE-PME.
L’établissement scolaire reste responsable de l’élève, et un contact direct est maintenu avec le tuteur pour signaler tout problème d’assiduité ou de santé.
Certaines activités sont interdites aux élèves mineurs, notamment :
De plus, la durée quotidienne de présence est limitée à 7 heures, avec un temps de pause obligatoire de 30 minutes après 4 heures 30 d’activité. Les horaires doivent respecter un repos minimal de 12 à 14 heures consécutives selon l’âge.
Des déplacements hors site sont autorisés à condition d’être mentionnés dans la convention. Pour les trajets nécessitant un véhicule, l’accord préalable des signataires est requis. Les élèves peuvent également être accueillis en dehors des horaires scolaires habituels, y compris le week-end, dans la limite des réglementations sur le travail des mineurs.
Pour les élèves disposant d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS), des aménagements spécifiques sont prévus. Les responsables légaux doivent informer la structure d’accueil afin d’assurer l’accessibilité et les adaptations nécessaires.
À l’issue du stage, les élèves peuvent obtenir une attestation et partager leur retour d’expérience en classe. Bien qu’un rapport de stage ne soit pas obligatoire, il reste un outil pertinent pour formaliser les acquis et structurer la réflexion sur leur orientation.
Si on a vu que la logistique d’encadrement et d’occupation d’un stagiaire de Seconde était compliquée pour une TPE PME et qu’accueillir un stagiaire peut être vraiment gênant, les grandes entreprises peuvent y trouver un intérêt.
Comme l’Education Nationale essaie de plus en plus de former les lycéens à des métiers (tout en disant qu’on ne connait pas les métiers de « dans 10 ans ») avec des formations de « prêts à l’emploi », les entreprises peuvent orienter le jeune qui commence à se poser des questions, notamment quand les prévisions montrent un manque de main d’oeuvre dans les prochaines années.
A part cette vision à moyen et long-terme (qui relève de la communication), accueillir un stagiaire de Seconde peut être l’occasion de valoriser un employé en lui confiant le stagiaire. Cela permet également de voir si l’employé désigné peut encadrer quelqu’un. Et puis, c’est souvent en présentant, en décrivant ce que l’on fait que viennent des idées nouvelles. Le faire à un véritable « candide » peut déclencher des réflexions intéressantes.