16 janvier 2024
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment publié un avis qui pourrait transformer la reconnaissance des maladies professionnelles en France. Elle propose d’étudier l’intégration de près d’une quarantaine de nouvelles pathologies dans les tableaux de maladies professionnelles, permettant ainsi une indemnité à 100 % pour les salariés concernés. Ces maladies incluent des cancers, des troubles cardio-vasculaires, des pathologies psychiques ou cognitives, et des affections respiratoires.
L’actualisation des tableaux est une urgence selon l’Anses, car de nombreuses maladies liées à des expositions professionnelles ne sont pas encore reconnues. Parmi les pathologies dont les liens avec l’activité professionnelle sont avérés, mais non pris en compte, figurent :
L’Anses identifie également des liens « probables » entre certaines maladies et des conditions de travail spécifiques, comme :
Ces observations mettent en lumière l’obsolescence des tableaux actuels, résultat d’une sous-déclaration des maladies professionnelles constatée par une commission d’évaluation des coûts liés aux accidents du travail et aux maladies professionnelles.
Reconnaître ces nouvelles pathologies comme maladies professionnelles aurait des implications considérables pour les salariés. En effet, une maladie inscrite dans ces tableaux permet aux malades de présumer le lien avec leur activité professionnelle, évitant ainsi une procédure longue et souvent complexe pour prouver ce lien.
Pour l’employeur, cette reconnaissance pourrait entraîner une augmentation des cotisations à l’assurance accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP). Cependant, cela permettrait également une meilleure prise en charge des travailleurs et réduirait les litiges devant les juridictions sociales.
La mise à jour des tableaux de maladies professionnelles dépend d’une décision de l’État, prise sur avis des commissions concernées. Cette procédure inclut des expertises approfondies pour valider les liens entre les maladies et les expositions professionnelles. Si ces recommandations sont suivies, elles pourraient redéfinir les priorités des commissions de maladies professionnelles et aboutir à une reconnaissance officielle de ces nouvelles pathologies.
Pour les chefs d’entreprise et les professionnels du droit social, il est essentiel de suivre ces évolutions. Cela permet d’anticiper les impacts potentiels sur les coûts et obligations liés à la santé des salariés, tout en contribuant à améliorer les conditions de travail.