8 mars 2024
La BDESE, ou base de données économiques, sociales et environnementales, est une ressource essentielle pour le Comité social et économique (CSE). Instaurée par la loi de sécurisation de l’emploi du 14 juin 2013 et rendue obligatoire à partir de 2014 pour les entreprises de 300 salariés et plus (et en 2015 pour celles de moins de 300 salariés), la BDESE centralise toutes les informations nécessaires aux consultations et informations récurrentes que l’employeur doit fournir au CSE.
Depuis la loi Climat de 2021, elle inclut également des données environnementales, renforçant ainsi son rôle d’outil d’information stratégique sur les décisions prises par l’entreprise.
Le contenu de la BDESE peut être négocié entre l’employeur et les délégués syndicaux ou les élus du CSE, permettant ainsi une adaptation sur mesure à l’entreprise. À défaut d’accord, la loi impose un contenu minimum structuré autour de plusieurs thématiques clés :
Ces informations sont présentées sur 3 périodes : les deux années précédentes et l’année en cours, avec une projection sur les trois années suivantes, offrant ainsi une vision prospective. En l’absence d’accord, la BDESE doit inclure des données quantitatives et qualitatives couvrant au moins six années, permettant aux élus du CSE d’avoir une vue d’ensemble de l’évolution de leur entreprise.
La BDESE est utilisée dans le cadre des 3 grandes consultations annuelles du CSE, à savoir : l’examen des orientations stratégiques, la situation économique et financière, et la politique sociale de l’entreprise, incluant les conditions de travail et l’emploi. En plus de ces consultations récurrentes, des informations ponctuelles peuvent y être ajoutées si un accord le prévoit.
La mise à jour des informations contenues dans la BDESE déclenche le délai d’information/consultation du CSE, à condition que ces informations soient à jour et que les élus soient informés de leur mise à jour. L’employeur doit s’assurer que toutes les données nécessaires à une analyse complète sont présentes, sous peine que le CSE saisisse le tribunal pour exiger la communication des éléments manquants.
La BDESE doit être accessible en permanence aux membres du CSE, aux délégués syndicaux, ainsi qu’aux membres des comités centraux. En l’absence d’accord, les entreprises de 300 salariés et plus doivent conserver la BDESE sur un support informatique, tandis que celles de moins de 300 salariés peuvent choisir entre un support papier ou numérique.
L’accès aux informations de la BDESE revêt un caractère d’ordre public, ce qui signifie que l’employeur ne peut s’y soustraire. Les données confidentielles doivent être clairement identifiées comme telles, avec une indication de la durée de confidentialité. Cependant, toutes les informations ne peuvent être classées confidentielles, car cela empêcherait le CSE de jouer pleinement son rôle de contrôle.
En cas de BDESE incomplète ou non mise à jour, le CSE peut saisir le tribunal pour qu’il ordonne à l’employeur de fournir les éléments manquants. L’absence de données ou des mises à jour inadéquates peuvent ainsi entraîner des sanctions légales, rendant impératif pour les entreprises de maintenir leur BDESE à jour et complète.
La BDESE ne se limite pas à un simple recueil de données ; elle est un véritable outil stratégique pour le dialogue social au sein de l’entreprise. Elle permet au CSE de disposer des éléments nécessaires pour évaluer la situation de l’entreprise et formuler des avis éclairés lors des consultations obligatoires, notamment sur les sujets sensibles comme l’égalité professionnelle, les conditions de travail, et les impacts environnementaux. Pour les employeurs, elle représente aussi un moyen de transparence qui peut renforcer la confiance et le dialogue avec les représentants du personnel.
La mise en place d’une BDESE efficace et adaptée est non seulement une obligation légale mais aussi un levier de performance pour les entreprises, offrant une vision globale et intégrée de leur fonctionnement économique, social et environnemental.