19 septembre 2023
La validation des acquis de l’expérience (VAE) est un outil incontournable pour les professionnels cherchant à obtenir une certification reconnue sans suivre un cursus classique. La VAE permet de valoriser des compétences acquises sur le terrain, qu’elles soient issues d’une activité professionnelle ou extra-professionnelle. En France, cette démarche est régie par des règles strictes et implique plusieurs étapes.
La validation des acquis de l’expérience (VAE) est un bon moyen de pousser des salariés à progresser dans leur intérêt et l’intérêt de l’entreprise !
La VAE s’adresse à toute personne ayant au moins un an d’expérience en lien direct avec la certification visée, que l’expérience ait été acquise dans le cadre d’un emploi salarié, non salarié, bénévole, ou même à travers des activités syndicales ou électives. Cela inclut aussi bien les travailleurs en CDI, CDD, intérim que les indépendants. Une nouveauté depuis la loi de 2022 est la possibilité de valoriser certaines périodes de formation professionnelle sous tutorat, à condition que ces périodes ne représentent pas plus de la moitié de l’expérience globale prise en compte.
Les certifications obtenues par la VAE peuvent être un diplôme, un titre professionnel délivré par l’État, un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou encore un titre délivré par un organisme de formation ou une chambre consulaire. Toutes ces certifications doivent être inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), ce qui garantit leur reconnaissance officielle. Il est important de noter que certaines professions, comme la médecine, sont exclues de ce dispositif pour des raisons de sécurité ou de santé publique.
La démarche VAE commence par une phase de recevabilité. Il s’agit de prouver que le candidat dispose d’une expérience suffisante en lien avec la certification souhaitée. Cela se fait via un dossier à compléter et à soumettre à l’organisme compétent. Ce dossier, accompagné des justificatifs d’expérience, est examiné sous un délai de deux mois. En l’absence de réponse, la recevabilité est considérée comme accordée.
Une fois la recevabilité confirmée, il est fortement conseillé de suivre un accompagnement. Ce soutien permet de bien structurer le dossier de validation et de préparer l’entretien avec le jury. L’accompagnement peut inclure une aide à la description des compétences, à la préparation d’une mise en situation professionnelle si nécessaire, ainsi qu’un appui pour la recherche de financement.
L’évaluation elle-même repose sur la constitution d’un dossier de validation où le candidat décrit ses activités, ses compétences et la façon dont elles correspondent aux référentiels de la certification. Un entretien avec un jury complète cette évaluation, et dans certains cas, une mise en situation professionnelle réelle ou reconstituée est exigée. Le jury peut alors proposer soit une validation totale (la certification est accordée), soit une validation partielle avec des compléments à réaliser, soit un refus si les compétences ne sont pas jugées suffisantes.
Le coût d’une VAE peut varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment l’organisme certificateur et les frais d’accompagnement. Cependant, plusieurs options existent pour financer cette démarche. Les salariés peuvent mobiliser leur Compte Personnel de Formation (CPF), qui permet de couvrir tout ou partie des frais liés à la VAE.
Les employeurs, quant à eux, peuvent inclure les actions de VAE dans leur plan de développement des compétences, notamment pour les salariés en activité partielle. Les entreprises de moins de 50 salariés peuvent bénéficier de la prise en charge des frais par leur opérateur de compétences (OPCO).
Pour les demandeurs d’emploi, des aides spécifiques sont disponibles via France Travail ou les conseils régionaux. Ces aides couvrent non seulement les frais d’accompagnement, mais également ceux liés aux formations complémentaires en cas de validation partielle.
La VAE peut être réalisée à l’initiative du salarié ou de l’employeur.
Si elle est demandée par l’employeur dans le cadre du développement des compétences, la rémunération du salarié est maintenue pendant toute la durée de la démarche. Si le salarié souhaite initier une VAE sans accord de l’employeur, il peut solliciter un congé spécifique de 24 heures pour préparer et participer à l’évaluation. Ce congé doit être demandé au moins 60 jours avant le début des actions de validation.
Un point important à noter est que l’employeur ne peut pas imposer une démarche de VAE à un salarié. Le refus de ce dernier ne constitue ni une faute, ni un motif de licenciement.
Les demandeurs d’emploi souhaitant se lancer dans une VAE peuvent bénéficier d’aides pour la prise en charge des frais liés à la démarche, y compris l’accompagnement et les formations complémentaires. Ces aides sont disponibles via France Travail et les conseils régionaux, à condition que la démarche s’inscrive dans le projet professionnel du candidat.