4 septembre 2024
Le Parlement européen a récemment adopté une législation imposant aux entreprises de réduire leur impact social et environnemental (RSE). L’objectif est de minimiser l’impact négatif des entreprises sur les droits humains et l’environnement. Bien que les PME semblent être exclues de ces dispositions, elles sont toutefois affectées par ces nouvelles mesures.
Voici un décryptage des obligations et des entreprises concernées.
Le devoir de vigilance, ou diligence raisonnable, exige des entreprises qu’elles mènent leurs activités de manière respectueuse des droits humains, de l’environnement et de la société en général. Cela inclut :
Pour comprendre pleinement les implications de cette législation, il est important de bien comprendre ce qu’est une démarche RSE.
Un plan de vigilance doit inclure plusieurs éléments :
Le plan doit être mis à jour régulièrement et être accessible publiquement.
En France, les entreprises dont le siège social est situé sur le territoire national ou à l’étranger sont concernées, selon le nombre de salariés et le chiffre d’affaires. Par exemple, une entreprise employant plus de 5 000 salariés, y compris dans ses filiales, doit mettre en place un plan de vigilance. Les filiales ou sociétés contrôlées dépassant ces seuils sont également soumises à cette obligation.
Le plan de vigilance doit également prendre en compte les activités des sous-traitants et fournisseurs, notamment en matière de respect des droits humains, de protection de l’environnement et de sécurité des personnes. Cela inclut les activités de la société mère, ainsi que celles de ses filiales et sous-traitants.
En avril 2024, le Parlement européen a adopté la Corporate Sustainability Due Diligence Directive (CSDD). Cette directive impose aux entreprises de prévenir, stopper ou atténuer leur impact négatif sur les droits humains et l’environnement. Les entreprises devront :
Bien que les PME ne soient pas directement visées par la directive, elles seront indirectement affectées. Les grandes entreprises devront s’assurer que leurs partenaires, y compris les PME, respectent les nouvelles obligations. Cela pourrait forcer les PME à adopter des pratiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) pour continuer à collaborer avec les grandes entreprises.
Les États membres devront créer des autorités compétentes pour enquêter et sanctionner les entreprises non conformes. Les sanctions pourront aller jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires annuel mondial. Les entreprises seront également responsables des dommages causés par leur non-respect des obligations de vigilance.
La directive doit être approuvée par le Conseil de l’Union européenne et publiée au Journal Officiel de l’UE avant de prendre effet. Les États membres auront deux ans pour transposer la directive en droit national. L’application se fera en trois phases :
En bref, la législation européenne sur le devoir de vigilance étend son champ d’application à de nombreuses entreprises, y compris les PME de manière indirecte. Les entreprises devront s’adapter pour respecter ces nouvelles obligations, sous peine de sanctions sévères.