13 février 2024
Le Compte Personnel de Formation (CPF) est un outil puissant permettant aux chefs d’entreprise de se former et de renforcer leurs compétences. En tant que véritables multitâches de leurs sociétés, les dirigeants peuvent également mobiliser des financements pour enrichir leur parcours professionnel.
Les droits à la formation des chefs d’entreprise dépendent principalement de leur statut. 3 situations sont possibles : le chef d’entreprise peut être salarié de sa propre entreprise, travailleur non salarié (TNS), ou bien ne relever d’aucun de ces statuts. En résumé, si vous percevez un bulletin de salaire, vous êtes salarié ; sinon, vous relevez du statut de TNS ou autre.
Le CPF, anciennement Droit Individuel à la Formation (DIF), a été instauré en France en 2014 pour permettre aux actifs de financer des formations. Depuis 2018, le CPF est également ouvert aux travailleurs non salariés, incluant les dirigeants d’entreprise. Concrètement, tous les actifs disposant d’un numéro de Sécurité sociale et ayant travaillé au moins une année en France peuvent y accéder. Cependant, activer ces droits et les mobiliser efficacement n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
Pour activer vos droits au CPF, il est essentiel de se connecter sur la plateforme officielle moncompteformation.gouv.fr. Le CPF permet de cumuler des droits jusqu’à 500 euros par an, avec un plafond maximal de 5 000 euros. Pour les personnes non diplômées, le plafond peut être plus élevé, pouvant atteindre 8 000 euros. Si vous disposez d’heures acquises sous l’ancien dispositif DIF, elles ont été automatiquement transférées vers votre CPF.
Toutefois, si vos droits ne suffisent pas à financer une formation, vous n’aurez pas d’autre choix que de compléter la somme de votre propre poche. Un dirigeant peut également bénéficier d’un crédit d’impôt de 10,25 euros par heure de formation, avec un plafond de 40 heures. Il est donc possible de réduire partiellement le coût d’une formation qualifiante à travers ce dispositif.
Les chefs d’entreprise peuvent utiliser leur CPF pour toute formation qualifiante, c’est-à-dire menant à l’obtention d’un diplôme ou d’une certification reconnue. La formation choisie peut être totalement éloignée de leur domaine d’activité, mais pour bénéficier du crédit d’impôt, il est préférable que la formation soit en lien avec le secteur d’activité de l’entreprise. Contrairement à certaines idées reçues, le CPF n’a pas de date de péremption ; il peut être utilisé quand bon vous semble.
Attention toutefois aux fraudes : toute proposition contraire à cela, notamment via le téléphone, est probablement une arnaque.
Outre le CPF, d’autres dispositifs existent pour financer la formation des dirigeants. Parmi eux, le Plan de Développement des Compétences (PDC), qui s’adresse aux entreprises comptant jusqu’à 50 salariés. Les dirigeants assimilés salariés peuvent en profiter, y compris les présidents de SASU sans employés. Pour en bénéficier, il suffit de renseigner son code NAF/APE ainsi que la convention collective pour identifier l’OPCO (Opérateur de Compétences) auquel l’entreprise est rattachée. En France, 11 OPCO gèrent les entreprises selon leur secteur d’activité et fournissent des financements adaptés aux besoins de formation.
Le Fonds National de l’Emploi (FNE) est également une alternative pour les entreprises souhaitant s’adapter aux évolutions économiques, sociétales ou technologiques. En 2024, une enveloppe de 96 millions d’euros a été allouée au FNE, avec un taux de prise en charge variant de 50 à 70 % du coût de la formation en fonction de la taille de l’entreprise. Ces aides concernent les formations en nouvelles technologies, transition numérique et accompagnement à la transition écologique, entre autres.
Enfin, les Fonds d’Assurance Formation (FAF) permettent aux travailleurs non salariés de financer leurs formations. Ces fonds, tels que le FIFPL, l’AGEFICE, ou la FAFCEA, sont attribués selon le secteur d’activité du dirigeant. Contrairement aux OPCO, les chefs d’entreprise doivent avancer les frais de formation, qui leur seront remboursés dans un délai de un à deux mois avant la fin de la formation. Les montants remboursés peuvent aller de 900 euros à 3 500 euros, selon le fonds concerné et le secteur d’activité.
Pour rester compétitifs dans un environnement professionnel en constante mutation, les chefs d’entreprise doivent envisager la formation continue comme un investissement. Que ce soit par le CPF, le PDC, le FNE ou les FAF, chaque dirigeant a la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences en gestion, technologies innovantes, ou management. Ces formations sont l’occasion d’améliorer la productivité, d’optimiser l’efficacité opérationnelle des équipes et de renforcer l’ambiance de travail.
Dans un monde en évolution rapide, investir dans la formation est un moyen non seulement de rester à la pointe, mais aussi de préparer l’avenir de son entreprise. Pour les chefs d’entreprise, c’est une opportunité de transformation personnelle et professionnelle, indispensable pour faire face aux défis de demain.